une addiction dès le plus jeune âge
Désormais, les joueurs poussent la porte. «Nous en avons reçus près de trois cents», affirme la psychologue Elizabeth Rossé, qui travaille à son côté. Marc Landré aurait pu être l'un d'eux. Ce jeune homme de 22 ans qui est aujourd'hui employé dans une grande surface raconte très sereinement comment, à l'âge de 12 ans, habitant seul avec son père, il s'est évadé dans les jeux.
«Je passais entre dix-neuf et vingt heures devant mon écran. Les volets de ma chambre sont restés fermés pendant quasiment deux ans. Je n'avais aucune raison de quitter la vie virtuelle, j'avais mes chips, mon Coca, mon clavier et mon père ne pouvait rien faire», explique-t-il. Jusqu'au jour où sa vie bascule à nouveau : «On m'a envoyé reprendre mes études dans un pensionnat.» Il doit alors tout réapprendre ou presque : se lever le matin et se coucher le soir, se laver, manger… Et ça marche. Aujourd'hui il peut se remettre devant un ordinateur : «j'arrive à canaliser mes envies car j'ai appris à redécouvrir la vie», assure-t-il, tout en ajoutant un peu moqueur : «cette addiction ne faisait pas de moi un futur meurtrier».